1973 - Patrick Pons chez Sonauto
Après l’arrêt de Jean Auréal, Jean-Claude Olivier
recherche un jeune pilote pour étoffer son team compétition.
La première rencontre entre Patrick Pons et Jean-Claude
Olivier a lieu sur le circuit de Montlhéry lors d’une épreuve
au cours de laquelle est convenu un rendez-vous dans les
bureaux de Sonauto à Levallois. Après avoir fait attendre
Pons une vingtaine de minutes, au delà de l’heure du rendez-vous,
pour le tester dans sa capacité à rester serein, Jean-Claude
Olivier reçoit le Parisien. L’entretien est très rapide
et se résume en deux phrases : "Tu prends ton casque
et ton équipement, nous nous chargeons de la moto. Rendez-vous
à Bourg-en-Bresse." Une moto est préparée par Christian
et Bernard Maingret. Amenée à Bourg, elle remporte la victoire
aux mains de Patrick. C’est le début d’une fantastique aventure.

Pour l’année 1973, Sonauto (nom de l’importateur
Yamaha en France à cette époque) reçoit des moteurs de l’usine
Yamaha. Pourvus d’un refroidissement liquide, ces moteurs
sont similaires à celui avec lequel Jarno Saarinen est champion
du monde en 1972. L’écurie française est représentée en
GP par Christian Bourgeois et Patrick Pons, la nouvelle
recrue. Vainqueur de la coupe Kawasaki-Moto Revue 1972,
Patrick Pons passe avec bonheur de la moto de série aux
vraies motos de course. Le talent est indéniable et, dès
sa première saison en Grands Prix, Patrick Pons se classe
11e du général 250 avec 21 points, précédant même de quatre
places son coéquipier Christian Bourgeois, pourtant plus
expérimenté.
En 350, avec 16 points, Patrick Pons se classe
13e. Avec la 250, Pons inscrit comme meilleur résultat à
son palmarès une place de 5e. Avec la 350, il fait encore
mieux et c’est un podium qui le récompense, le 23 septembre,
de sa superbe course sur le circuit de Jarama, lors du GP
d’Espagne. Il monte sur la troisième marche du podium grâce
à sa véloce Yamaha, mais aussi grâce à son "attaque" fabuleuse.
1973 est aussi le départ d’une aventure fantastique qui
verra Patrick devenir champion du monde 750 six ans plus
tard.
YAMAHA TZ500
La Yamaha TZ500 domine dès le début de la saison
les GP catégorie 500, avec le fabuleux et génial "finlandais
volant", Jarno Saarinen.

La 500 quatre cylindres Yamaha va, dans cette
version et ses évolutions, marquer d’une empreinte indélébile
le championnat du monde moto. Elle aurait même pu être championne
du monde si le décès de Saarinen n’avait pas entraîné le
retrait de Yamaha du championnat.
Lors du Grand Prix de France 1973 sur le circuit
du Castellet, Saarinen offre au public présent un spectacle
fantastique, tout comme Hideo Kanaya, lui aussi sur Yamaha
TZ 500, auteur d’une bagarre mémorable avec Phil Read sur
MV Agusta. Kanaya terminera troisième devant Christian Léon
sur Kawasaki.

Victoire à Daytona
Garry Fisher (n° 21), vainqueur des 100 miles
sur Yamaha 250, se bagarre en tête des 200 miles avec Saarinen
(n° 10), avant que Grant sur Suzuki ne passe au commandement.
Mais Grant casse, Fisher aussi et Saarinen se retrouve solidement
installé à la première place. Les vingt tours restants sont
bouclés, sans que la victoire ne lui soit contestée ;
Saarinen remporte donc les 200 Miles de Daytona devant Carruthers
(n° 73) et Evans, tous les deux aussi sur Yamaha. Une
nouvelle fois, la 350 Yamaha a démontré son potentiel et
surtout sa solidité. Un mois après Daytona, Jarno Saarinen
s’impose à Imola dans les deux manches.
Inoubliable Jarno Saarinen
Jarno Saarinen est né à Turku en Finlande en
1945 et décédé le 20/05/73. Vice-champion du monde 250 en
1971. Champion du monde 250 et vice-champion du monde 350
en 1972. 32 podiums en Grands Prix - 15 victoires - 7 deuxièmes
places - 10 fois troisième.
Jarno Saarinen commence la saison de Grands
Prix en catégorie 500 par deux victoires dont une inoubliable
sur le circuit du Castellet, devant Read et sa MV. Son palmarès
1973 est éloquent : deux victoires au Castellet en
250 et 500, deux victoires à Salzburgring en 250 et 500
et victoire à Hockenheim en 250.

Saarinen a réalisé, avant le début du championnat
du monde, un authentique exploit en remportant l’épreuve
de Daytona avec sa 350, face aux surpuissantes 750 et en
gagnant à Imola. Puis, lors des deux premiers Grands Prix
de l’année en France et en Autriche, Jarno réalise un exceptionnel
doublé. Par deux fois, il bat Kanaya en 250 et par une fois
Read et le même Kanaya en 500. Victorieux aussi du troisième
GP 250, toujours devant Kanaya, Saarinen est bien parti
pour étoffer son palmarès de deux titres de plus.
Monza 73 : l’horreur...
Malheureusement, le 20 mai 1973, c’est le drame
lors de l’épreuve italienne. Deuxième en tête du peloton,
Pasolini entre dans "Curva Grande" et perd le contrôle de
son Harley-Davidson (huile, serrage ?). Sa moto vient
heurter violemment les rails de sécurité et vient faucher
Jarno Saarinen qui est tué sur le coup. Les motos s’encastrent
les unes dans les autres et s’enflamment. Quinze pilotes
chutent lors de cette tragédie, et c’est un miracle que
le nombre de tués ne soit pas supérieur. Le pilote français
Olivier Chevalier passe au travers de la fumée, des flammes,
des épaves de motos et des pilotes qui jonchent la piste,
sans chuter et dira n’avoir jamais vu une telle horreur
auparavant. Pasolini et Jarno Saarinen, deux des plus fantastiques
pilotes de l’époque, viennent de disparaître. Saarinen,
promis à un avenir exceptionnel en championnat du monde,
était âgé de vingt-huit ans. Yamaha, en signe de deuil,
se retire du championnat. Quelle tristesse !
1973... En bref...

Hakan Andersson remporte le championnat du monde de
cross 250 de 1973 au guidon de sa Yamaha. Hakan est
Suédois, comme Kent Andersson le champion du monde
de vitesse 125 et, comble du hasard, ils sont originaires
du même village de Landsvetter. C'est au guidon d'une
moto pourvue d'une suspension "Cantilever" inventée
par le Belge Tilkens que Andersson remporte le titre
convoité. |
C'est au terme d'une saison marquée par le dramatique
accident de Monza que le Finlandais Lansivuori termine
avec ses Yamaha vice-champion du monde des catégories
250 et 350. Vainqueur des GP de Belgique et de Finlande
en 250 et de ceux d'Allemagne, de Tchécoslovaquie
et de Suède en 350, il termine même avec plus de points
(87 points) qu'Agostini, le champion 350. Mais seuls
les six meilleurs résultats comptent et Ago possède,
avec ce mode de calcul, sept points de plus (84 points
contre 77 points). |
Le Suédois Kent Andersson, au guidon de sa 125 Yamaha
bicylindre, écrase la concurrence lors des quatre
premières épreuves (victoire au Castellet, au Salzburgring,
à Hockenheim et à Monza). Mais l'acquisition du titre
qui semble se profiler facilement est remise en cause
par des chutes. Il manque trois courses. C'est avec
une jambe cassée qu'il participe au Grand Prix de
Suède où, en terminant 2e derrière un autre Suédois,
Jansson, il s'adjuge le titre mondial. |
Jallat remporte le championnat de France de motocross
catégorie 125. |
Directoire pour la société Sonauto
En octobre, à la suite de l'assemblée générale extraordinaire
qui suit l'assemblée ordinaire, la société Sonauto,
société anonyme de type classique, est transformée
en société anonyme à Directoire. Les membres de ce
Directoire sont Monsieur Wagner, le Président, et
Monsieur Riotte, le Directeur Général. |
Champions de France en vitesse
Yamaha remporte quelques beaux titres avec, en Formule
1, la victoire de Christian Bourgeois, en 125, celle
de Etienne Delamarre, en 250, celle de Patrick Fernandez.
|
Dieter Braun Champion du monde 250
Dieter Braun commença, au début des années 1960,
sa carrière de pilote en moto cross dans des courses régionales.
En 1964, il démarre sa carrière de pilote de vitesse en
participant à une course de côte. Mais l’expérience tourne
court avec une chute peu après le départ. La même année,
sur une 350 Yamaha, il obtient sa première victoire sur
le circuit de l’Avus, près de Berlin. Dieter Braun décide
de continuer la compétition exclusivement en vitesse. En
1970, il devient champion du monde 125 sur une Suzuki et
en 1973, c’est au guidon d’une Yamaha 250 spéciale "Braun"
à refroidissement liquide que Dieter se bagarre pour les
places dans les points, dès le début de la saison 1973.
Après le retrait de l’usine Yamaha en signe
de deuil suite à la tragédie de Monza, il se bagarre pour
la victoire. Il gagne le championnat du Monde 250 avec sa
Yamaha "privée". Un titre certes méritoire, mais très entâché
par la disparition des deux pilotes finlandais et italien,
Saarinen et Pasolini, qui resteront à jamais dans l’histoire
de la moto comme de grands et talentueux champions. Braun
s’est imposé lors des épreuves de Yougoslavie, de Hollande,
de Suède et de Tchécoslovaquie.
La gamme DT

Le trail a le vent en poupe et Yamaha propose
toute une gamme de motos DT. De la 125 à la 360, il y en
a pour tous les goûts et même plus, avec les versions 50
et 80.
La famille RD
C’est en 1973 que débute la commercialisation
de la série des Yamaha RD. Cette gamme va fortement participer
à la notoriété de la marque dans le monde et particulièrement
en France.

La Yamaha 125 YAS évolue et devient RDT125 avec
l’adoption d’une admission par clapet qui favorise la souplesse
et les reprises. Son moteur entièrement peint en noir la
différencie aussi de l’YAS-3 Europa dont elle reprend les
formes et les caractéristiques principales au niveau de
la partie-cycle. Disponible en bleu ou rouge avec bande
blanche surlignée d’une plus fine bande noire, la RDT125
est commercialisée en France à 4 926 exemplaires en 1973.
Elle se pare aussi en fin d’année d’un disque avant pour
assurer son freinage.
La RD250 succède à la DS-7 et s’en différencie
par son freinage avant à disque identique à celui de la
XS-1B, et par son réservoir qui passe à 16 litres, soit
4 litres de plus, tout en conservant des lignes similaires.
La RD250 adopte aussi une fourche avant directement dérivée
des modèles utilisés en compétition, et son moteur à l’alésage
et à la course de 54 mm délivre 30 chevaux à 7 500 tr/min.
Quant à la RD350 à la partie-cycle similaire
à celle de la 250, elle possède 9 chevaux de plus que la
250 et est dotée d’une boîte de vitesses à six rapports,
mais le dernier rapport est bloqué en France pour raison
d’homologation.

YAMAHA RD200DX
Yamaha propose au grand public cette 200 cm³
qui présente comme principal atout une mise en route par
démarreur électrique. Le démarreur électrique n’est pas
le seul attrait de la RD, car son admission par clapet,
directement dérivée de la compétition, son graissage séparé
par système Autolube, en sont quelques autres. Légère, maniable
et dotée d’un excellent bicylindre deux temps qui développe
22 chevaux, la RD s’est taillée une belle réputation durant
les seventies.

YAMAHA TY250 OW10
Cette TY250 OW10 est l’une des rares motos d’usine
Yamaha de 1973. Pilotée par Christian Rayer pour Sonauto,
elle obtient d’excellents résultats, et remporte en France
le trial de Montbéliard. La même machine s’illustre en championnat
du monde avec Mick Andrews.

YAMAHA TY250
Parmi toutes les motos de trial conçues par Yamaha,
la TY 250 disponible au Japon dès 1973, mais seulement en
France à partir de 1974, fut sûrement l’une des plus désirées
par les pratiquants amateurs de la discipline. Splendide
dans sa livrée jaune et blanche, elle reste comme une des
motos de trial qui a permis de démocratiser ce sport, grâce
à la conjugaison d’un prix de vente raisonnable et de performances
de premier ordre.
Son moteur deux temps possède une admission
par clapet, le système de graissage "Autolube" et des cotes
de 70 mm pour la course et 64 mm pour l’alésage. Alimenté
par un carburateur Mikuni de 26 mm de diamètre, la TY 250
est pourvue d’une boîte de vitesses à cinq rapports et la
puissance délivrée par le monocylindre est d’environ 24
chevaux.
Pour la partie-cycle aux finitions soignées,
des roues de 21 pouces à l’avant et de 18 pouces à l’arrière
assurent la liaison au sol. Le cadre tubulaire associé à
une suspension avant par fourche au débattement de 170 mm
et à une suspension arrière confiée à deux combinés possèdant
90 mm de débattement, offre toute satisfaction. Dotée d’un
empattement de 1 295 mm, d’une chasse de 88 mm, d’une garde
au sol de 295 mm et d’un angle de direction de 63,5°, la
TY est aussi équipée d’un réservoir de 6 litres pour l’essence
et d’un autre de 0,30 litre pour l’huile servant au graissage.
D’un poids de 93 kilos, la TY est d’emblée la moto de trial
japonaise de référence, grâce à son rapport qualité/prix/efficacité
fantastique.
YAMAHA YZ360
L’YZ 360 fait le bonheur des pilotes de cross,
car, bien menée, elle s’avère une "arme" redoutable, comme
le démontre Jaak Van Velthoven, lors des différentes épreuves
dans lesquelles il s’illustre brillamment.
